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INCONNU

lendemain matin, il essaya de nouveau de s’orienter, mais tous ses efforts n’aboutirent qu’à l’éloigner davantage de son chemin, et, la peur s’empara à tel point de son esprit, qu’il se mit à pleurer. De la peur au délire il n’y avait qu’un pas que la faim et le besoin lui firent facilement franchir, car, dans les forêts d’Amérique, où les héros de romans vivent si facilement de racines et de fruits, pendant des semaines entières, il ne se trouve aucun fruit et pas une seule racine nourrissante.

Enfin, sept jours se passèrent avant que le malheureux Allemand pût sortir de ce bois, — le septième, on le rencontra couché près d’un ruisseau, au pied d’un bananier, buvant et mangeant avec une sorte de frénésie. — Son corps, dépouillé de ses vêtements par les ronces et par les épines, et