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UN MONDE

et moi, jusqu’à la place du Couvent d’où devait sortir la procession.

— Voyez, me dit-il, quelle magnifique réunion de boiteux, de culs-de-jatte, d’aveugles et d’estropiés !… Ces pauvres infirmes se rendent chaque année à cette fête, avec la conviction que tous leurs maux vont finir, et retournent ensuite chez eux, aussi malades qu’auparavant, sans que leur confiance dans la Virgen de los Remedios en reçoive le moindre échec. Des sentiments qu’éprouve l’homme, le fanatisme religieux est le plus difficile à analyser.

Devant la porte du couvent, se dressaient, toutes noircies et brûlées, les carcasses de deux feux d’artifices : car une habitude qui existe au Mexique, et que je n’ai jamais pu m’expliquer, est de tirer les feux d’artifices en plein jour.