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un monde

chant confidentiellement de mon oreille ; je veux vous mener chez la senora P…, qui demeure près d’ici.

— Quelle est cette femme ?

— Cette femme est un siècle ; elle a cent ans ; et depuis l’âge de douze ans elle s’est trouvée constamment mêlée à toutes les intrigues d’amour qui ont eu lieu à Puebla. C’est une célébrité. Elle jouit d’une excellente mémoire et raconte à ravir. Pour un voyageur comme vous, c’est-à-dire pour un observateur, ajouta-t-il en appuyant avec une certaine affectation sur ce dernier mot, c’est une véritable fortune. La senora P… est à même de vous fournir la matière de deux cents pages de votre journal. Seulement dépêchons-nous, car il se fait tard.

Cette explication que me donna le colo-