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un monde

l’objet que j’avais devant les yeux, elle se composait d’un tronçon de nez, d’un vrai gouffre pour bouche ; pour yeux de deux orbites ronds et rouges comme ceux d’un oiseau de proie, et d’un crochet relevé pour menton. Il me salua poliment, et me demanda, avec un pur et excellent accent espagnol, ce qu’il y avait pour mon service.

Ayant, lorsque j’étais tout enfant, passé plusieurs années à Cadix, je lui répondis ainsi qu’il m’interrogeait, c’est-à-dire en espagnol, que je lui serais fort obligé s’il voulait bien m’apprendre pourquoi on ne voyait pas un seul visage d’Européen dans les rues de Puebla.

— Ah ! monsieur est Français, me dit aussitôt mon hôte dans cette nouvelle langue, car ma prononciation m’avait, à ce qu’il paraît, trahi. Mon Dieu, monsieur, ce