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inconnu

rieuse lecture, un grand mouvement s’opéra dans la foule ; les tambours battaient au champ ; le condamné sortait de sa prison. L’espace qui lui restait à parcourir pour arriver à la croix fatale n’était pas de plus de trois cents pas, mais il mit au moins une demi-heure à le franchir. L’explication de cette lenteur si extraordinaire me fut donnée lorsque le condamné passa près de l’endroit où M. L… et moi nous trouvions placés, car la foule était si grande que nous n’avions pu encore l’apercevoir. Il avait, selon l’usage en vigueur au Mexique, les yeux bandés, et était soutenu et guidé dans sa marche par deux officiers, un capitaine et un lieutenant. Une escouade de moines suivait derrière, et le principal ou le chef d’entre eux dictait au condamné des versets appropriés à la circonstance, ver-