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La ville mexicaine, qui s’étale pompeuse dans ses dehors, devient, par compensation, d’une simplicité presque biblique dans son intérieur. Sous le rapport des aliments surtout, le Mexicain est d’une sobriété tout à fait lacédémonienne ; mais cette indifférence qu’il affecte pour ce que l’on appelle en Europe une bonne table, provient plutôt chez lui de sa nonchalance innée et de l’ennui que lui causerait l’ordonnance, même indirecte, de son ménage, que d’un véritable éloignement pour ce qui est bon. Il ne faut point oublier non plus, qu’étant de nature nomade, et passant les plus nombreuses années de sa vie à voyager dans d’immenses contrées désertes, le Mexicain doit apprendre, dès sa plus tendre jeunesse, à se suffire avec quelques aliments grossiers, mais d’un facile transport. L’usage du pain,