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cher Antoine, lui dit Pedro, pourquoi donc m’avez-vous laissé dormir si longtemps.

— Parce que, ainsi que je vous en avais averti hier soir, en nous couchant, il est probable que nous aurons aujourd’hui besoin de toute notre force et de tout notre courage, et que le repos avant le combat peut donner la victoire ; mais puisque vous voilà prêt, partons.

Pedro, sans répondre, se mit aussitôt à genoux, puis, après avoir prononcé à demi-voix sa prière, prière dans laquelle le nom de Mariquita revint plusieurs fois, il se leva et se mit à suivre Antoine.

À mesure qu’ils avançaient, Antoine et Pedro remarquaient un grand changement dans le paysage.

De nombreux bouquets d’arbres disséminés dans le désert brillaient au soleil, semblables à de riches émeraudes ; les herbes, moins desséchées, ne penchaient plus leurs têtes brûlées et fanées vers le sol ; au contraire, elles présentaient au regard une couleur d’un vert tendre,