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— Merci de votre histoire, Antoine ; mais, ajouta Pedro, une chose m’étonne.

— Laquelle, Pedro ?

— C’est que Dieu qui a mis, du moins le dites-vous, le bien toujours à côté du mal… n’ait point préféré retirer le mal et laisser le bien… Cela me semblerait préférable.

— Notre intelligence est bien bornée en regard des œuvres de Dieu, Pedro, répondit Antoine avec gravité, et nos jugements ne peuvent être que téméraires, Cependant je crois pouvoir expliquer, en peu de paroles, quelle a été l’intention de Dieu, en agissant ainsi !

Il a voulu, par l’existence du mal, nous faire mieux sentir et apprécier le bien. Ainsi, un homme qui à travaillé tout une journée avec ardeur jouit-il avec délice du repos, tandis que celui qui a été inoccupé et n’a point ressenti de fatigue, ne peut se procurer le même avantage. Le mal n’est presque toujours que le complément du bien.

— Vous avez encore raison, Antoine, répondit