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Antoine, nous l’avons déjà dit, n’était rien moins que beau de figure ; cependant, qui l’eût vu alors avec son visage sur lequel brillaient la résignation et la bonté, n’eût pu s’empêcher de l’admirer et l’eût trouvé cent fois mieux que le plus joli homme du monde.

À peine venait-il de prononcer sa prière qu’un oiseau d’un gris-bleu foncé, de la grosseur à peu près d’un pigeon, passa en volant par-dessus sa tête, et vint s’abattre sur un arbre, dans un petit bois dont nous avons parlé au commencement de ce chapitre, et qui était situé à cinq cents pas à peu près de l’endroit où se trouvaient nos deux aventuriers. À peine posé sur son arbre, l’oiseau bleu-gris fit retentir les airs du cri de : Ouaco, ouaco, ouaco !

À ce cri, Antoine releva vivement la tête, et une expression de joie indicible se refléta sur ses traits.

— Oh ! merci, merci, mon Dieu ! s’écria-t-il en joignant ses mains avec force. Vous m’avez entendu, Pedro est sauvé ! Ne craignez plus rien,