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— C’est un serpent à sonnettes[1], se dit-il à demi-voix avec désespoir ; il n’y a pas moyen de sauver Pedro, avant une heure d’ici il sera mort.

Quant à l’infortuné fils de madame Urraca, quoiqu’il soit d’une pâleur mortelle et qu’il doive affreusement souffrir, il essaye cependant de sourire au fidèle et désolé Antoine.

— Mon bon ami, lui dit-il en appuyant sa tête sur ses genoux (car Antoine est agenouillé près de lui), mon bon ami, je sens que je n’ai plus longtemps à vivre… jurez-moi qu’une fois que je serai mort, vous n’abandonnerez pas pour cela la généreuse entreprise dans laquelle vous êtes entré, et que vous continuerez à faire tous vos efforts pour délivrer ma pauvre sœur… ma bien-aimée Mariquita… Jurez-moi

  1. Le serpent à sonnettes est ainsi nommé parce qu’il a sous sa queue, qui est plate, des espèces d’ampoules en écaille qui, lorsqu’il rampe, font entendre un certain bruissement, assez semblable au son que produirait un grelot qu’on entendrait dans le lointain.