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désolez point. J’aperçois à cinq cents pas devant nous une espèce de petit bois, et je vais m’y rendre ; peut-être y trouverai-je quelque fruit pour apaiser la soif qui vous dévore.

— Non, non, Antoine, c’est inutile, répond Pedro, cela nous ferait perdre du temps, et chaque minute qui s’écoule et m’éloigne encore de ma pauvre sœur, me pèse comme un remords. Je vous assure que je me sens très-bien et me trouve très-capable de me remettre en route. En effet, Pedro fait un nouvel effort désespéré pour se redresser, mais sa faiblesse trahit son courage, et il ne peut y réussir.

— Reposez-vous encore un peu, lui dit Antoine.

— Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! que de temps perdu…

Lâche que je suis ! s’écria le pauvre enfant avec désespoir, et des pleurs amers et silencieux inondent ses joues.

Antoine se détourne pour cacher une larme qui tremble dans ses cils.