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son visage, mais son visage est devenu plus pâle et amaigri ; quant à Pedro, ses paupières sont bordées de rouge, comme s’il avait beaucoup pleuré, et ses yeux brillent d’un éclat qui n’est pas naturel et qui fait deviner qu’une fièvre violente le consume, Antoine, avons-nous dit, se tient debout appuyé sur sa carabine ; il considère d’un air attendri son jeune compagnon de voyage.

— Eh bien ! Pedro, lui demanda-t-il enfin, comment vous trouvez-vous, à présent ?

— Bien, très-bien, mon cher Antoine, répond Pedro, nous allons nous remettre de suite en route. Cette halte d’une heure m’a reposé tout à fait, et je me sens on ne peut mieux.

En parlant ainsi, le pauvre Pedro essaye de se lever ; mais, malgré ses courageux efforts, il chancelle et retombe à sa place.

— Ce n’est rien, Antoine, ne faites pas attention ; j’ai la jambe un peu engourdie, voilà tout, dit-il en essayant de sourire…

Mais on voit qu’il souffre horriblement.