— Vous, c’est possible, mais moi, je ne l’ai pas.
— Comment, vous !
— Mais certes, moi ! Ah çà ! croyez-vous donc par hasard, Pedro, répondit Antoine, que je vous laisserai partir seul ? Vous me prenez donc pour un monstre d’ingratitude ! Vous m’avez une fois déjà sauvé de la mort, et ma vie vous appartient ; n’est-il donc pas très-naturel que je la consacre à votre service. Je veux vous accompagner dans votre expédition.
Antoine, sans attendre une réponse, s’en fut aussitôt à la ferme. Il revint au bout de quelques minutes. Il portait, ainsi que Pedro, une petite valise en cuir sur ses épaules.
— À présent, dit-il, partons, les moments sont précieux.
Madame Urraca, comprenant qu’elle ne pouvait raisonnablement pas s’opposer à la volonté de son fils, faisait tous ses efforts pour retenir ses larmes.
— Avant que nous nous mettions en route,