— Madame Urraca, répondit gravement Antoine, je dois avouer, qu’il est vrai, selon toute probabilité, que si votre fils se met en route, vous ne le reverrez plus jamais… mais M. Pedro l’a dit, et je pense comme lui, le danger, quelque terrible qu’il soit, ne doit jamais détourner un honnête homme de faire son devoir…
— Vous l’entendez, ma mère ! s’écria Pedro en se dégageant doucement des bras de la pauvre dame Urraca…
Le courageux enfant voulut profiter de l’accablement dans lequel la réponse d’Antoine venait de faire tomber sa mère ; pour s’en aller aussitôt et avant qu’elle songeât de nouveau à s’y opposer ; mais ce fut Antoine, cette fois, qui le retint.
— Attendez un moment, je vous en prie, Pedro, lui dit-il ; donnez-moi le temps d’aller prendre de la poudre et quelques provisions.
— Merci, Antoine, répondit Pedro, j’ai tout ce qu’il me faut.