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Les serviteurs de la ferme, guidés par Antoine, s’occupèrent alors à combattre les progrès de l’incendie, ce qu’ils firent avec un tel zèle et une telle ardeur que l’on vit bientôt les flammes diminuer peu à peu de hauteur, et puis enfin s’éteindre. — Cependant une nouvelle heure s’était écoulée pendant ces travaux, et l’on ne pouvait plus raisonnablement conserver l’espoir de revoir jamais la pauvre Mariquita, — Madame Urraca, rappelée à la vie par la fraîcheur de la nuit, pleurait silencieusement auprès de son fils Pedro. Quant à ce dernier, le désespoir semblait l’avoir rendu fou ; ses yeux secs, son regard inintelligent et fixe, et surtout l’abattement que décelait sa pose, faisaient comprendre que la douleur avait atteint chez lui son paroxysme.

— Monsieur Pedro, — dit un des serviteurs en s’approchant de son jeune maître, — consolez-vous, — je vous en conjure, — le mal est moins grand qu’on ne le croyait d’abord.

— Ma sœur serait-elle sauvée ? s’écria Pedro,