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qu’à blâmer, car sa paresse et son indifférence le conduisent inexorablement à perdre des jouissances certaines, et à subir des malheurs inévitables. On pourrait presque dire que ce n’est pas seulement la bonté qui conseille à l’homme de faire son devoir, mais bien aussi l’égoïsme ; car le bonheur se trouve au bout du devoir.

Après avoir parlé ainsi, Antoine plaça son fusil sur l’épaule et se remit en route. Dix minutes plus tard, il s’arrêtait de nouveau et faisait signe à madame Urraca de rester tranquille à sa place.

— Qu’y a-t-il encore, bon Antoine ? s’écria la vieille dame toujours prompte à s’inquiéter.

Antoine, au lieu de répondre, examina avec soin la batterie de son fusil, puis s’avança avec précaution en essayant de se cacher derrière les arbres.

Ces précautions dont s’entourait Antoine et que rien ne semblait motiver, n’étaient cependant pas inutiles ; car, à peine avait-il fait cent