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nous trouvons maintenant nous-mêmes, il n’y a pas un quart d’heure. Vous voyez que je n’ai point perdu mon temps.

— Serait-il possible, mon bon, mon excellent Antoine ! s’écria la dame Urraca avec un élan de joie impossible à décrire. Mais au nom du ciel ! comment pouvez-vous savoir cela ? Peut-être bien vous trompez-vous ?

— Non, madame, je ne me trompe point, répondit tranquillement Antoine, et je vous répète que votre fils Pedro se trouvait ici même avec vos serviteurs, il y a à peine un quart d’heure. À présent, comme rien ne nous presse, puisque votre inquiétude doit être à peu près apaisée, je vais vous dire comment je suis certain de ne point être dans l’erreur. Vous savez, chère dame Urraca, continua Antoine, la vie que je mène, vie d’aventures et de dangers. Toujours dans les forêts et dans les déserts, sans soutien, sans appui, et ne pouvant compter que sur moi-même, j’ai dû exercer les sens et l’intelligence que Dieu m’a donnés, bien au-