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— Nullement, reprit Yaki d’une voix toujours aussi tranquille. Je ne suis pas un traître, et la jeune fille, je le répète, sera respectée.

En entendant Yaki prendre ainsi sa défense, l’espoir revint un peu à la pauvre Mariquita qui ouvrit les yeux.

— Et comment feras-tu pour la sauver ? demandèrent les autres Peaux-Rouges.

— Comment ? répéta Yaki, eh bien ! j’invoquerai une autre loi, respectée de nous tous, qui dit : « Que toute jeune fille qui abandonne sa religion et suit un de nous comme sa femme, devient notre sœur, et a droit à notre protection. »

— C’est vrai ! s’écrièrent les Peaux-Rouges, la loi le dit.

— Mariquita, reprit Yaki en s’approchant de l’infortunée enfant, tu l’as entendu ; il ne te reste que deux partis à prendre : abandonner ta religion et me suivre dans nos déserts, puis, lorsque tu seras grande, devenir ma femme ; ou bien te préparer à la mort.