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— Bon ! voilà que tu m’appelles encore Seigneurie, Pérez ? Où donc as-tu la tête aujourd’hui, mon vieil ami ? Moi, Seigneurie ! c’est trop drôle.

— Pardon… monsieur le duc… j’oubliais que vous m’aviez défendu…

— De m’appeler Seigneurie… et c’est pour cela que tu me traites de duc… Allons ! je vois que tu es incorrigible… et qu’il faut que je prenne mon parti des dangers auxquels ton étourderie va m’exposer… puisse-t-elle ne pas m’être fatale !

L’inconnu, en prononçant ces paroles, nous regarda, Antonio et moi. Je compris qu’il se méfiait de nous.

— Vous avez tort, monsieur, de nous craindre, lui dis-je en m’avançant vers lui. Je suis pauvre, il est vrai, mais, à défaut de fortune, j’ai du moins de l’honnêteté, Quant à ce jeune homme, Antonio, mon fils adoptif, je puis vous répondre de lui, comme de moi-même. À présent peu importe, à lui et à moi, ce que vous