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— Mais, mon bon Gabilan…

— Plus de Gabilan, te dis-je ! s’écria Indien en levant sur la tête de la pauvre Mariquita sa massue de bois de fer, je me nomme à présent Yaki-le-Terrible. Yaki, puisque tel était le nouveau nom de l’ingrat Gabilan, méritait, on ne peut mieux, à en juger par son aspect, le surnom de Terrible. Sa tête rasée, selon l’usage des sauvages, ne conservait qu’une mèche de cheveux au sommet de la tête ; sur sa figure étaient peints de hideux scorpions, son corps et ses bras à moitié nus disparaissaient sous une couche de couleurs bigarrées ainsi qu’une peau de serpent ; son nez épaté, sa grande bouche, garnie de dents aiguës comme celle d’un loup, et par-dessus tout ses yeux brillants de méchanceté et de férocité, en faisaient un véritable monstre. Quant aux autres Indiens qui composaient le reste de la troupe, ils étaient tous aussi affreux à voir que leur chef. Riant, gesticulant et gambadant de joie d’avoir ainsi surpris la ferme de madame Urraca, ils ressemblaient