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En effet, un bruit évidemment produit par une nombreuse troupe de cavaliers, allant au grand galop, résonnait dans le lointain. Mariquita jeta alors un dernier coup d’œil sur le repas du soir, et, voyant que tout était préparé et en ordre, elle se précipita vers la porte qui donnait sur la campagne, pour aller ouvrir.

— Bonjour, mon bon Pedro ! dit Mariquita en tirant la porte à elle… Mais, ô désespoir et terreur, ce ne furent ni sa mère, ni son frère, ni les serviteurs, qui entrèrent, mais bien une bande affreuse et sauvage de Peaux-Rouges… Mariquita poussa un cri déchirant.

— Pas de bruit, lui dit le sauvage qui commandait la troupe, ou je vous tue.

— C’est toi, Gabilan ! s’écria Mariquita en reconnaissant, dans le chef des Indiens, leur ancien domestique.

— Je ne suis pas Gabilan ! dit-il, et si tu tiens un peu à la vie, ne prononce plus ce nom qui me rappelle que j’ai été obligé de servir les Faces-Pâles. Je suis à présent un guerrier Indien.