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ment la faiblesse de Mariquita la rendit plus longue, et ce ne fut qu’après quinze jours de voyage qu’ils aperçurent enfin la ferme de madame Urraca. Dire l’impression profonde que leur causa cette vue, me serait impossible ; tous trois, sans se dire une parole, tombèrent d’un commun accord à genoux pour remercier Dieu.

À peine avaient-ils fait quelques pas, après leur prière, que Mariquita saisit avec force le bras de son frère, et lui désigna de la main, car elle était trop émue pour pouvoir parler, une femme qui, triste et pensive, se promenait à l’écart.

— Notre mère ! s’écria Pedro hors de lui.

Madame Urraca, car c’était bien elle, tressaillit à cette voix chérie, puis levant les yeux elle reconnut ses enfants. L’expression d’un bonheur surhumain se peignit sur son visage.

— Mariquita !… Pedro !… s’écria-t-elle en chancelant d’émotion !