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douleur, il essaya de se jeter de nouveau sur Pedro, mais, malgré la fureur qui l’animait, il chancela, sans pouvoir avancer, et finit enfin par s’appuyer sur ses genoux. La balle de Pedro lui avait brisé la jambe. Yaki, dans cette position critique, ne perdit pas son sang-froid, car, saisissant de suite sa carabine qui était à ses pieds, il se mit à la recharger avec promptitude. Pedro s’empressa de l’imiter ; mais malheureusement pour lui Yaki avait pris l’avance, de façon que l’indien en était déjà à mettre l’amorce à son arme que Pedro n’avait pas encore chargé la sienne. Déjà Yaki ajustait son jeune et malheureux ennemi, quand un violent coup qu’il reçut sur son bras fit voler sa carabine à vingt pas et sauva la vie à Pedro. C’était Antoine qui, s’étant relevé, venait d’asséner au Peau-Rouge un furieux coup de crosse.


Yaki, en voyant Antoine qu’il croyait avoir tué, debout devant lui, éprouva un moment de frayeur inexprimable ; quant à Pedro, il poussa