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couvrit le trou avec des branches sèches auxquelles il mit le feu. Une heure plus tard il retirait de ce four improvisé une excellente daube.

Comme la nature ne perd jamais ses droits, il en résulta que Pedro et Mariquita, malgré la position critique ans laquelle ils se trouvaient, firent honneur au dindon d’Antoine. Ils étaient arrivés à la moitié du repas, lorsque le brave chasseur se leva tout à coup en poussant une exclamation de surprise.

— Ce sont les Peaux-Rouges qui viennent, n’est-ce pas ? demanda Pedro avec le sang-froid du désespoir et en prenant sa carabine.

— C’est au contraire le vent qui s’élève, répondit Antoine, et cela contre toutes mes prévisions. Mariquita, ajouta-t-il en se tournant vers la sœur de Pedro, que l’annonce des Peaux-Rouges avait fait pâlir, ce vent, qui vient d’une façon si inespérée à notre secours, est presque un miracle, et ce miracle, je n’en