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éprouver la charmante enfant quand son frère arriva à la morsure du serpent à sonnettes et à leur combat avec l’ours gris : vingt fois elle interrompit ce récit par ses larmes, ses baisers, et vingt fois elle se jeta au cou d’Antoine pour le remercier de lui avoir conservé son frère ; puis, lorsque Pedro eut fini de parler :

— Crois-tu donc, mon cher frère, lui dit-elle, que Dieu après nous avoir protégés d’une façon aussi évidente, nous abandonnera au dernier moment. Quant à moi, je suis persuadée du contraire. Dieu est trop bon pour, après nous avoir fait passer par ces terribles épreuves, nous laisser ensuite succomber lorsque l’espérance est revenue dans nos cœurs, et nous rend la résignation plus difficile… Oh ! non, non, croyez-moi, Pedro et Antoine, Dieu ne nous abandonnera pas.

— C’est bien, ce que vous dites-là, ma chère demoiselle, répondit Antoine avec dame ; vos paroles nous porteront bonheur.

— Mais vous, Antoine, demanda à son tour