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ges, suivi toujours, sans qu’il s’en doutât, par le regard de ce dernier. Parvenu de nouveau au milieu des huttes indiennes, Antoine, qui avait continué de marcher sur ses genoux et sur ses mains, se leva tout à coup brusquement et ne put retenir une exclamation de surprise.

— D’où peut donc provenir cette émotion d’Antoine ? se demanda Pedro en regardant avec plus d’attention encore.

Mais voici que Pedro pâlit, et que ses yeux se voilent de larmes, tandis qu’une expression de bonheur ineffable se répand sur son visage.

— Oh ! soyez béni ! béni mille fois, mon Dieu, pour votre bonté infinie, murmura-t-il en élevant ses mains jointes avec ferveur vers le ciel. Oh ! le bonheur que je ressens m’étouffe, me fait presque mal ! Mais c’est qu’aussi ce bonheur est si vif, si complet… et surtout si imprévu… Oh ! merci encore, mon Dieu.

Ces actions de grâce que Pedro rendait au ciel, et qui tenaient presque du délire, étaient du moins plus que suffisamment motivées : il