Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pedro la folie dont était atteint le pauvre Antoine, sembla produire une impression désagréable sur la foule des Peaux-Rouges qui assistaient à l’interrogatoire : Yaki lui-même parut un moment déconcerté. Cependant, il reprit bientôt :

— Ruse et mensonge. Tu es un chien pour la lâcheté, mais ton corps est celui d’un homme.

— Un homme ! s’écria Antoine, allons donc ; est-ce que je n’ai pas quatre pattes au lieu de deux jambes comme vous ?…

— Pourquoi donc, alors, te tiens-tu debout ? demanda Yaki très-sérieusement, et au grand étonnement de Pedro qui ne pouvait concevoir que le chef indien continuât plus longtemps un pareil interrogatoire.

— Parce que mon maître m’a appris, pour faire honneur au monde, à me tenir debout sur mes pattes de derrière ; mais cela me fatigue à la longue, et je ne suis bien qu’ainsi, à quatre pattes, dit Antoine en joignant l’action à la