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une ruse mise en avant par Antoine, pour reconquérir sa liberté, et se jetant sur lui, ils le forcèrent à se lever ; puis, le saisissant par les bras et le cou, ils l’emmenèrent avec eux.

Antoine, par une précaution sublime et pleine de dévouement, avait eu soin, tout en jouant la scène bizarre que nous venons de raconter, d’éloigner les Peaux-Rouges de l’endroit où Pedro était caché ; de sorte que les sauvages, en l’entraînant avec eux vers leur campement, prirent une direction tout opposée à celle où se trouvait le malheureux fils de madame Urraca et ne purent l’apercevoir dans sa cachette.

À la lueur sinistre projetée par les torches enflammées que portaient les sauvages qui emmenaient Antoine, Pedro suivit des yeux jusqu’au dernier moment son excellent ami.

— Oh ! mon Dieu ! pensait-il, en se déchirant la poitrine avec ses ongles, c’est ma faute, ma propre faute, si Antoine est tombé aux mains de nos ennemis… Pauvre Antoine ! son mal-