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— Voici la Face-Pale ! s’écrièrent-ils tous d’une voix en accourant vers lui.

Antoine, au moment où vingt bras s’allongeaient pour le saisir, se laissa brusquement tomber à terre ; puis, se mettant à courir sur ses genoux et sur ses mains, il se prit à imiter avec fureur les aboiements d’un chien, et à mordre à belles dents les jambes nues des Peaux-Rouges.

Les sauvages, étonnés au-delà de toute expression par cette action d’Antoine, s’arrêtèrent à le regarder ; Antoine n’en redoubla qu’avec plus d’acharnement ses aboiements et ses morsures.

Cette scène dura pendant quelques minutes, au grand amusement des Peaux-Rouges, qui y trouvaient un divertissement imprévu, tout à fait dans leurs goûts et dans leurs mœurs ; mais comme les Peaux-Rouges sont, ainsi que nous l’avons déjà dit plusieurs fois, extrêmement soupçonneux et rusés, ils finirent bientôt par craindre que cette espèce de comédie ne fût