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infernale donnée par des sorcières au milieu de la nuit. Quoique Pedro fût incontestablement brave, et même plus que brave, pour un enfant de son âge, et qu’il ne se troublât pas devant un danger réel, mais du moins visible et connu, il éprouva, en entendant ce bruit étrange et inexplicable, un vif mouvement de frayeur. Longtemps il prêta une oreille attentive, tout en cherchant dans son esprit quelles pouvaient être les causes de ce mystère. Mille pensées plus extravagantes les unes que les autres lui passèrent par le cerveau.

— Oh ! mon Dieu ! s’écria-t-il tout à coup à demi-voix, en répondant à une de ses pensées, quel affreux soupçon se présente à moi ?… ces cris, ces sanglots, ces chansons et cette danse, j’y réfléchis à présent, font partie des coutumes des Peaux-Rouges lorsqu’ils célèbrent la mort d’un enfant… je ne sais quel funeste pressentiment m’agite… quelle clarté vient de luire à mes yeux… Mariquita, ma pauvre sœur, est morte !… Morte !… oh ! j’en suis certain !…