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je n’aie point réfléchi à nos chances de succès et pesé également les hasards que nous avons à craindre… Or, l’inconvénient dont vous venez de vous apercevoir à présent ne m’avait pas non plus échappé… mais voici de quelle façon je comptais, et je compte, du reste, encore l’éviter : les vents qui règnent dans le désert ne changent, pour ainsi dire, qu’à des époques fixes et prévues. Je savais d’avance que, lorsque nous arriverions au campement des Peaux-Rouges, le vent soufflerait de leur côté… À présent mon projet est, dès que nous nous serons emparés de Mariquita, de mettre le feu aux hautes herbes de la prairie qui, desséchées par un soleil brûlant, s’embraseront comme de la poudre… L’incendie qui en résultera, et dont nous n’aurons rien à redouter, portera seulement sur les Peaux-Rouges qui se trouvent sous le vent… Or, pendant que ces derniers anticiperont d’un peu leur entrée en enfer, en brûlant sur la terre, nous nous retirerons fort tranquillement et sans être nullement inquiétés…