Page:Duplessis - Les Peaux-rouges, 1864.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voyageur qui s’aventure dans les déserts. Dieu veuille même, Pedro, ajouta Antoine, qu’ils n’entrent point dans ce bois-ci ; car ils déracineraient peut-être bien, dans leur irrésistible élan, les arbres sur lesquels nous venons de chercher un refuge.

— Mais, vous vous trompez, Antoine, je vous assure, dit Pedro après quelques minutes de silence… C’était bien le tonnerre que nous entendions… Regardez donc comme l’horizon se couvre de nuages noirs et épais… c’est un violent orage qui va éclater…

Antoine sourit.

— Ce que vous prenez pour des nuages, dit-il, est une autre curiosité du désert… Ces prétendus nuages sont tout bonnement une bande de pigeons sauvages et voyageurs… Remarquez, Pedro, leurs évolutions rapides, leurs changements soudains de direction et l’ensemble admirable qui règne dans tous leurs mouvements… Ces pigeons, qui obéissent à des chefs qu’ils se sont choisis parmi eux, présentent un