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jamais m’interroger sur mon passé, et, je te rends cette justice, tu as été d’une discrétion parfaite. Aujourd’hui, c’est moi qui viens aborder ce sujet : tu comprendras tout à l’heure le motif qui m’y détermine.

J’entre brusquement en matière : ma fougueuse jeunesse a été traversée par une de ces grandes douleurs qui suffisent, au début de la vie, pour tuer, moralement parlant, un homme. Trop fier pour me laisser accabler, trop ardent pour me soumettre, trop impatient pour attendre du temps des consolations et un oubli