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L’apparition de Nativa, nous le répétons, avait été pour le jeune homme, la révélation d’un monde inconnu : on n’aura donc pas lieu de s’étonner qu’il eût passé, sans aucune espèce de transition, de l’admiration la plus profonde à l’amour le plus insensé.

D’une imagination ardente, rendue plus impressionnable encore par l’austère solitude dans laquelle s’était écoulée la plus grande partie de sa jeunesse, le gentilhomme avait reporté sur Nativa ces rêves indécis et enivrants ces aspirations passionnées, ces élans du cœur qui, jusqu’alors sans but, avaient tour à