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Ce fut Laurent qui, le premier, reprit la parole :

— Montbars, dit-il, je sens mon courage qui faiblit… mon agonie qui commence… J’aurais pu me dispenser de cet aveu, certain de trouver assez de force dans mon orgueil pour ne pas te laisser deviner mes souffrances !… Mais à quoi bon cette lutte inutile ? pourquoi me priver de la douce et ineffable volupté de me montrer, j ma foi, tel que je suis !… Il y a si longtemps que je me grime à plaisir, que je farde mon visage ! je ne veux pas que mon manteau de comédien me serve de linceul ! Ce serait souiller la majesté de la mort, profaner ma