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a beau se relever superbe, je devine les angoisses qui te torturent. Veux-tu être grand ? sois naturel. Avoue que, tu as peur et ne me demande pas grâce.

— Eh bien ! oui, j’ai peur ! s’écria Laurent, à quoi bon mentir ?… Peur de cette mort obscure que personne ne connaîtra, que je ne puis éviter, qui ne me permet d’user ni de mon énergie ni de mon courage… Ah ! tomber soldat sur un champ de bataille, capitaine sur son banc de quart, cela n’est rien ! Mais disparaître ainsi au milieu d’une fournaise sans laisser ni trace ni vestige… c’est affreux !… Au reste, tu m’as bien jugé,