Page:Duplessis - Les Boucaniers (Le Beau Laurent), Tome IX, 1853.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Alors, puisque vous l’aimez, reprit toujours aussi tranquillement Barbe-Grise, pourquoi l’avoir repoussée ? Il fallait la prendre pour votre maîtresse… Vous lui auriez évité une maladie et à moi un voyage…

Cette réponse de Barbe-Grise surprit de Morvan, qui un moment fut tenté de croire à un piège. Il ne savait pas encore jusqu’à quel point inouï la vie rude et solitaire que menaient les Boucaniers avait effacé en eux les traditions de leur jeunesse. Il ignorait que les lois sacrées de la société, les bienfaits de la civilisation n’apparaissaient plus à ses hôtes