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et la chouannerie, car ces deux guerres n’ont rien de co: mun entre elles, si ce n’est l’acharnement et le coura; fanatique et indomptable que déploient les combattants.

Dans la Vendée, on ne rencontre aucune cité considéra-

ble: La population ouvrière est répandue dans quelques pe- tites villes et dans les bourgs : la population agricole dans de petites fermes isolées, dont le nombre est considérable, Le chiffre (TE présente la totalité des habitants des villes est donc infiniment inférieur à celui de la masse des cam- paguards. . L'intérieur de la Vendée présente des sites admirables ; je doute qu'il y ait un paysage en France plus grand et plus varié dans son ensemble que celui de Pouzauve, de la montagne des Alouelles, près les Herbiers, du Puits-de-La- garde et de la salle de Vithiers; il ne peut en exister de plus beau que celui que l'on aperçoit aux environs de Clis- son. On trouve dans l'intérieur du pays beaucoup de-sen- tiers étroils ‘el peu de grandes roules; encore ces routes présentent-elles de grandes diflicultés à la circulation, sui- vant le temps et les saisons.

La portion que l'on désigne sous le nom de Gastine ou de Bocage, et qui renferme, de l'est à l'ouest, plus des deux tiers du territoire dans la partie du sud, compte beaucoup de bois et de forèts.

La partie nord, du côté de la Loire, se nomme la Plaine, à l'ouest de la Plaine se trouve le pays des Mauges et du Loroux.

Le Marais occupe le voisinage de la mer, notamment de Machecoul à Saint-Gilles,

Le Vendéen, c'est là un fait que l’on ne saurait nier, à quete opinion que l'on appartienne, — est simple, bon,

aux, hospitalier, et d'une grande fidélité à sa parole; cir- conspeel-et_méfiant malgré sa simplicité, car il redoute son is néejet il recule longtemps devant un engagement mo-

agement pris, auenn sacrifice, coûte pour le remplir.

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sou intérêt particulier qu'il ne ‘perd jamais de vue, dans - quelque position qu'il se trouve; le second est un sentiment profond d'indépendance qui ne lui permet ni de reconnaître, ni de supporter d'autre domination que celle de son curé.

Au resle, si l'on veut être juste et impartial, on doit re- connaître qu’en agissant ainsi le Vendéen est conséquent avec ses principes et qu'il ne fait qu'obéir à La justice. En eflet, le prètre, pour lai, n’est pas un despote qui s'impose; bien au contraire, c’est un ami sincère et dévoué, qu'il trouve toujours dans ses jours de découragement ou de mal- heur, dont le dévouement ne lui fait jamais défaut. H l'aime done et il lui obéit, non-seulement par superstition, mais encore par reconnaissance. |

Le Vendéen, habitué à vivre au milieu de ses soliludes qui représentent pour lui l'univers entier, et sans cesse en présence des beautés de la nature, est naturellement doué d’un corps robuste, endurci à la fatigue, et d'un esprit reli- gieux. Quant à son courage et à sa lémérité, ils dépassent, lorsqu'ils sont excités par la résistapce à la tyrannie et pour Ja défense de sa religion, tout ce que l'on peut supposer de plus incroyable. Sur un signe de son curé, le Vendéen se présente tranquillement, le front haut et le regard assuré, devant un canon chargé à mitrail

Dès le commencement de on, chaque commune, chaque canton eut son comité adwministralif et ses chefs mi- litaires choisis parmi les habitan!s des villes et des bourgs. L'établissement d'un conseil supérieur ne larda pas à rallé cher bientôt tous les intérêts à un centre commun. Le tocsin était le sigual des rassembl charrue, prenail du pain pour Lois ou quatre jours, rait d'emblèmes religieux, tels qu'un chapelet, une ,uu éœur de Jésus, une image de la Vierge, el mar- chait contre nos troupes avec une froide et invincible dét iniuation qui L disparaitre pour lui l'idée de la mort. s des Vendéens furent d'abord le bâton d'une absolution générale, et soutenus par le sentiment de l'indépendance, ils ne craignaient ni nos ca-

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