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LUCILE. EU


rec Anselme, le seul détenu qu'il {raitât avi L ne appelait ordinai

liste qu'il me conf ui fut dressée

dou- ent que : Mon officier. * est la copie exacte de ar l'aceusateur public et déposée au is ici, d'abord comme un document lis- lorique assez curieux, ensuile pour prouver, comme je l'ai déjà fait observer, que Robespierre, dans les derniers temps, avait fini par meltre plus d'ordre dans ses assassinals, el qu'il ne faisait plus fonctionner l’échafaud qu'en vue de son intérêt personnel, On verra en effet que la plupart des mal- heureux qui partireut de notre prisou Le 5 thermidor appar- tenaient presque lous soit à la noblesse au au clergé soit au parti honnête et modi Voici la copie lextuelle de cette liste :

Fo Alain, âgé de 28 ans, né à Paris, insliluleur, rue Éloy. L Dessinard, âgé de 23 ans, né à Versailles, commis banquier, chez Mézières. e L. Selle, âgé de 44 ans, entrepreneur de farines, inspe teur général des effets militaires de l'armée de l'intérieur, T.-C.-L, Maillé, âgé de 47 ans, fils de lex-vicomle de ce nom, rue du Bac. P.-R.-A, Maillé, âgé de 37 ans, né à Virlanie, ex-noble, ex-prètre, cousin du précédent, rue Gaumarlin. L. Chumpigni, âgé de 59 aus, né à Dulan, ex-curé de Villepanr ÿ E C.-F,-G. Graindorge, âgé de 3ä ans, né à Lisieux, ex- comte de Ménil-Durand, ex-adjudant-général, rue de la Loi. A.-Li-J, Flavigni, Agé; de 34 ans, né el demeurant à Charme, lieutenant en second au’ ci-devant régiment des gardes-françaises. N. L. Flavigni, âgée de 28 ans, ex-comlesse, femme x, rue Neuve-Augustin, -S. Soyecourt, âgée de 35 ans, née à Paris, ex-ba- isdal, rue du Petit-Vaugirard, s, âgée de 36 ans, fetmme de Fleury, ava- Parlement de Paris, rue de Vallois.


L cat-général J. Pingrai, âgée de 34 ans, femme de: Mursin, directeur


des.ci-devant Fermes, rue de la Li 4. Gravier de Vergeunes, père, âgé de 73 ans, ex-comle, rue Nenve-Euslache. G, Gravier de Vergannes, âgé de 42 ans, ex-noble, ex- maitre des requêles, capitaine de chasseurs, ex-oflicier mu

il.

Madame L, Laval-Montmorency, âgée de 72 ans, ex-ah- besse de Montmartre, retirée à Franciade.

F,-G, Thibaull-Lagarde, de 31 ans, né à Saint-An- genne, officier au ci-devant régiment des gardes-françaises, ex-nqble, à Houen.

, G.-4, Ghürlearl, âgé de 46 ans; né à Aix, ex-noble, ex lientenant.de la garde du tyran, à Colombe.

Dagueix, Agé a 43 aus, ex-oflicier de la même garde, rue du Paiit-Bourbon.

A.-P. Albert de Berulle, âgé de 39 ans, premier-président devant Parjement.de Grenable, à Sens.

Bear villiers de Suint-Aiguun, âgé de 27 ans, ex<

Ai

Béreuger, âgée de 29 ans, femune de Beauvilliers de nan, rue de Grenelle-Germain.

P.-C. Copin de Villepreux, âgé de 45 ans, ex-chev: capitaine de cavalerie, rue du Four. 7

J.-H. Laboulbenne-Montesquiou, âgé de 43 ans, né à Agen, ex-noble, ex-prètre de Saiut-Roch, et ex-graud-vicaire, rue Favart.

F.


nt-Bois-Bérusier, âgé de 50 ans, ex-chanoine et

grand-v de Seus, rue Poissonnière,

Te Gauthier, âgé de. 24 ans, né à Moissac, ex-page dun

(yran, P. du Content, âgé de 56 ans, né à la Côte-André, ex-

Prêtre, rue des Portes,

Le lecteur comprendra sans peine, et sans que j'aie be- soin de la décrire, l'éwulion que ce dépar] causa daus notre


prison, car personne n'igaorait que cette première fournée de viclimes était seulement une préface du inassucre général qui nous attendait. ÿ

Anselme ne pouvait se consoler de celte hécatombe de vic- times. Il cro; de bonne foi, dans sa loyauté, qu'il était la cause première de celte boucherie humäïhe,

2 Mis, mon chér auti, lui dis-je, lès remords n'ont pas le sens commun! Réfléchis un peu, je Le prie, que parmi les victimes accusées d’une tentative d'évasion, se trouve l'ex: abbesse de Montmartre, madame Laval de Montinbrency, qui est âgée de 72 ans et percluse de tous ses méinbres. L est donc de toile évidence que Fouquier et Goffnhal savent parfaitement bien que ceux qu'ils envoient à l'échafaud n’ont jamais eu même la pensée de s'évader, dam

— Au fait, Lu as peut-être raison, me répondit-il, s'ils n’avaient pas trouvé ce prétexte, ils en auraient inventé un aulre, loul aussi mauvais, et ils n’en seraient pas moins ar- rivés à leurs fins. Je commence à croire que je puis avoir la conscience en repos. Ga ne fait rien, j'écrirai encore demaic à F'ouquier.

Getle fois, je ne répondis plus, pour ne pas, connaissant son opiniatreté, exaspérer Anselme, mais je me promis bien en moi-même que j'empêcherais sa secande missive d'arriver à sa destination.

Peut-être le lecteur me saurait-il gré d'entrer dans quel- ques détails sur cette journée du 3 thermido venait de si fort éclaircir nos rangs, Vingt fois déjà, depuis que j'écris lés souvenirs de ma captivité, ma plume s’est refusée à lra- cer les sanglantes où igaubles infamies dont j'ai élé le 1é- imoin. En arrivant au dénoûnent de mon récit, je me trouve à bout de courage.

Je ne puis cependant m'empêcher de mentionner deux courts épisodes qui eurent lieu et qui caractérisent: parfaite- meut celle lugubre époque de l'an 11 de la République.

Le premier se rapporte au jeune Maillé, enfant de 46 à 17 ans au plus, dont le nom figure dans la liste que je viens dé donner. Arrèté à l'âge de 44 ans et demi. hubitail depuis plus de soee mois les prisous de. Paris : il fut en- voyé à l'échafaud le 6 thermidor pour avoir, ln veille, jeté un liareng pourri à la tête de Périnal.

Le secoud-fait concerne justement la mère de ce pauvre enfant. Il y avait à Saint-Lazare deux déleunes portant à peu près le même nom ; lune s'appelait Maillé etl'autre Maillet. On se trompa, et l'on emmena la seconde pour la première, Au tribunal, on s'aperçoit enfin de celle méprise:

— Qu'importe? dit Coinhal, passons à une autre ! ;

Ainsi, la citoyenne Maille fui guilletinée pour le prétend


projet d'évasion imputé à Ja comtesse de Maillé,

it d'

« Nous avons ne pierre deux coups, dirent Cof- finbal_et. Fouqui llez- par: ce. moyen l'ex 2 ci-devant comlesse se Lrouye jugée aussi ! » En ellet les monstres l'en- voyèrent chercher pendant la nuit, et quoique terrassée par uue violente maladie de nerfs, el gisante sur son lil, elle fut guillotinée le lendemain sans avoir comparu devant ic tribunal. #

Le lendemain 6 thermidor, le porte-clefs Leduc m'apprit que tous uns compagnons d'inforlune partis la veille de: vaient être, — ce qui eut lieu en effet, — guillotinés dans là journée. Une seule personne échappa à ce massacre, ce fut la duchesse de Saint-Aignan, qui, s'élant déclarée en- ceinte, obtint, par miracle, un sursis de quelques jours,

Ledue me remit ensuite la pièce suivante, que l'on veuait de recevoir au greffe de Saint-Lazare; je la copie textuelle- ment : Nos malheureux compagnons de captivité avaient 616 condamnés comme :


« Convaincus de s'être déclarés les ennemis du péuple, «en entrelenant des intelligences avec les ennemis de l'E: «tal, en leur fournissant des secours, en participant aux « complois, lrames el assassinats du lyran ét dé sa femme « contre le peuple; ên conspirant dans la maison d'arrêt, «dite Lazare, à l'eMet de s'évader et de dissondre, par le « meurtre et l'assassinat des représentants du peuplé, et no « lamment des membres du comité de salut public'et de sù=