Page:Duplessis - Le Batteur d'estrade, 4, 1856.djvu/1

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE BATTEUR D’ESTRADE
PAR PAUL DUPLESSIS
QUATRIÈME SÉRIE
Séparateur


DEUXIÈME PARTIE

— suite —

VIII

LES DEUX RIVAUX.


Le surlendemain de l’arrivée des aventuriers du marquis de Hallay sur la côte mexicaine, la route qui conduit de Guaymas à la Ventana présentait, dès le point du jour, un coup d’œil aussi pittoresque qu’étrange et animé : celui de la marche de cette troupe hétérogène.

Depuis l’astucieux et chétif Chinois jusqu’au robuste et brutal Kentuckien, cette petite armée, composée d’environ deux cents hommes, comptait dans ses rangs des représentants de toutes les nations. Toutefois, l’élément français remportait de beaucoup comme nombre sur tous les autres.

Le voyageur que le hasard aurait mis inopinément en présence de cette multitude indisciplinée et bruyante, n’aurait certes pas hésité un seul instant à tourner bride et à s’enfuir au galop ; jamais certes, depuis les grandes expéditions des Boucaniers de l’île de Saint-Domingue, expéditions que des succès fabuleux rendirent historiques, pareille réu-