Je m’empressai d’obéir : je retrouvai mon or intact.
— Alors vous devez à ces Indiens 2,100 piastres, — me dit le Gambusino. — Je les avais loués à raison de 50 piastres par homme et par jour, pour garder votre tente pendant le temps que durerait notre absence. Ai-je mal fait ?
— C’est-à-dire, don Rafael, que je ne sais comment vous remercier.
Les Indiens partis, le Gambusino me proposa d’aller peser notre or chez John Bell.
— Tiens, vous voici, vous autres ! — s’écria d’un air assez dédaigneux le géant Kentukien en nous apercevant, — je suppose que vous venez de gratter la terre ?
— Vous devinez juste.
— Un métier de dupes !… Après tout, à chacun selon son intelligence… Je suis riche à présent, moi ;
— Ah ! bah, vraiment, vous êtes riche, vous ? — dit le Gambusino. — Et comment l’êtes-vous donc devenu ?
— D’une façon bien simple et peu fatigante… tenez, voici mon registre, lisez : la location de dix tamis à raison de 20 piastres, l’un dans l’autre, par jour, me donne 200 piastres ; mon hôtel, qui contient douze couchers, à 2 piastres par tête, me rapporte 24 piastres ; ajoutez à cela un prélèvement d’une piastre que j’opère sur toute quantité d’or que l’on vient me faire peser, prélèvement qui s’élève chaque