je vous avouerai que votre figure et vos manières me revenant assez, je serais vraiment contrarié de me trouver contraint, un jour, à vous planter mon couteau dans le cœur… Croyez-moi, brisons là-dessus.
Il m’en coûtait pourtant d’en rester là des confidences de mon nouvel ami le Gambusino ; j’essayai donc de tourner la difficulté.
— Laissons donc de côté, lui dis-je, ce sujet de conversation qui attire les coups de couteau… et parlons plutôt du Sacramento… Cela ne vous contrariera pas ?
— Nullement : je suis résigné. Interrogez, je répondrai.
— À quelle somme estimez-vous l’or qui s’y trouve ?
— Vous débutez par une question difficile… L’or du Sacramento, — je ne parle que de l’endroit du Sacramento qui est connu, — doit s’élever, à en juger par la couleur et le gisement des terrains, à une cinquantaine de millions…
— Cinquante millions ! Heureux les premiers qui arriveront sur les lieux !
— Oui, vous avez raison… les premiers… mais rien que les premiers…
— Cependant, cinquante millions constituent bien des fortunes partielles.
— Permettez : j’ai dit que le placer du Sacramento