Le cavalier, qui était déjà reparti, arrêta son cheval, et retournant la tête :
— Quel était le coup ? demanda-t-il avec intérêt.
— Je jouais sur le siete be bastos contre la zota de copa.
— Une bonne carte, cependant, que le siete de bastos.
— Je l’avais cru jusqu’à ce jour ; cependant, il paraît que la zota vaut mieux encore. Mais je pense à une chose, compadre : j’ai gagné ce matin trois onces d’or à l’hôte chez lequel j’ai passé la nuit, ce qui ne m’empêche pas de me traîner tristement à pied ; voulez-vous me vendre votre cheval ?
— Merci, dit le cavalier en reprenant sa bride.
— Alors voulez-vous le jouer, je crois que j’ai heureusement un jeu de cartes dans une de mes poches !
Pour la seconde fois le cavalier retint son cheval.
— C’est que, voyez-vous, señor, dit-il, je crois avoir emporté aussi, par mégarde, un jeu de cartes dans le fond de mon chapeau… et j’ai la mauvaise habitude de ne pouvoir jouer qu’avec mes propres cartes.
— Mais qu’à cela ne tienne, cher compadre…