Page:Dupin - De l’éléphantiasis des bêtes bovines.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a) La peau. — En examinant le derme dans ses parties les plus malades, comme sur les côtes ou à l’extrémité supérieure des membres, on constate, par une coupe perpendiculaire de son tissu, une infiltration sanguine très-manifeste. Le sang est répandu dans les mailles du tissu cellulaire jusqu’au pannicule charnu, qui est sain par sa face profonde, et dont la face externe est noire et gorgée d’une sérosité sanguinolente. La peau, plus friable qu’à l’état normal, est notablement épaissie et injectée. Les glandes pileuses, examinées au microscope, paraissent un peu hypertrophiées, et on constate que les poils s’arrachent avec facilité.

b) — Les vaisseaux lymphatiques sont gorgés d’une lymphe roussâtre, et le tissu cellulaire qui les entoure paraît un peu phlogosé. Les ganglions, infiltrés de sérosité, ont augmenté de volume ; en les incisant, on y trouve du sang noir, parfois même des foyers purulents.

Le cœur n’a point son volume ordinaire ; il est mou, la petite quantité de sang que l’on trouve, soit dans la veine pulmonaire, soit dans la veine cave, est de couleur lie de vin. Le sang est grumeleux dans la substance pulmonaire, les ganglions mésentériques et le médiastin. Dans la cavité abdominale, on rencontre des liquides épanchés en plus ou moins grande quantité.

Des ulcères à bords calleux, couverts de sanie, existent dans les cavités nasales ; la cloison est quelquefois perforée par ces ulcéres ; on en ren-