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chaleur exagérée ; en pinçant la peau, on reconnaît que la circulation capillaire n’y est plus complète et que ses fonctions ont diminué d’une manière sensible, car il n’est pas rare de voir à cette époque les excrétions urinaires augmenter.

Les membres informes, couverts d’ulcères et de croûtes, ne peuvent se fléchir, et la marche devient impossible. L’animal est épuisé, sa faiblesse est extrême. Bientôt la dépilation commence ordinairement par la partie inférieure et antérieure des cavités nasales, de là, elle gagne la pointe des fesses, des hanches, les côtes et leur contour cartilagineux, puis les membres, et, enfin, la face, l’encolure, en un mot, de préférence les régions où la peau est tendue, les parties les plus déclives où la sérosité s’accumule le plus longtemps et en plus grande quantité. Ce séjour de la sérosité détermine l’induration du tissu cellulaire sous-cutané, et cette induration empêche la peau de recevoir ses matériaux de nutrition. L’extrémité de la queue tombe quelquefois, désorganisée par une suppuration profonde.

Aux plis des jarrets et des genoux, de préférence sur les os crochus, aux places, en un mot, où depuis quelques jours on voit le poil plus hérissé qu’ailleurs, se forment des crevasses peu profondes et peu inquiétantes d’abord, mais qui deviennent très-graves quand la maladie est très-intense et que les soins nécessaires n’ont pas été employés. Ces crevasses, en huit ou dix jours, s’étendent en largeur et en profondeur ; leurs lèvres s’indurent, leur fond