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Le 17 juin le roi Victor-Emmanuel arrivait à Brescia, où il recevait les ovations les plus sympathiques d’une population oppressée depuis dix longues années, et qui voyait dans le fils de Charles-Albert à la fois un sauveur et un héros.

Le lendemain, l’empereur Napoléon entrait triomphalement dans la même ville, au milieu de l’ivresse de tout un peuple, heureux de pouvoir témoigner sa reconnaissance au Souverain qui venait l’aider à reconquérir sa liberté et son indépendance.

Le 21 juin, l’empereur des Français et le roi de Sardaigne sortaient de Brescia, que leurs armées avaient quitté la veille ; le 22, Lonato, Castenedolo et Montechiaro étaient occupés ; et le 23 au soir, l’empereur qui commandait en chef, avait donné des ordres précis pour que l’armée du roi Victor-Emmanuel, campée à Desenzano et qui formait l’aile gauche de l’armée alliée, se portât, le 24 au matin, sur Pozzolengo ; le maréchal Baraguey d’Hilliers devait marcher sur Solférino, le maréchal duc de Magenta sur Cavriana, le général Niel devait se rendre à Guidizzolo, et le maréchal Canrobert à Médole ; la garde impériale devait aller à Castiglione. Ces forces réunies formaient un effectif de cent cinquante mille hommes et de quatre cents pièces d’artillerie.


L’empereur d’Autriche avait à sa disposition en Lombardie neuf corps d’armée s’élevant ensemble à deux cent cinquante mille hommes, son armée d’invasion s’étant