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l’empereur d’Autriche, et c’est de là qu’il adressa une dépêche à l’Impératrice, pour lui annoncer sa victoire.

L’armée française campa sur les positions qu’elle avait conquises dans la journée : la garde bivouaquait entre Solférino et Cavriana, les deux premiers corps occupèrent les hauteurs voisines de Solférino, le troisième corps était à Rebecco, et le quatrième à Volta.

Guidizzolo demeura occupé jusqu’à dix heures du soir par les Autrichiens dont la retraite fut couverte, à l’aile gauche, par le feldmaréchal de Veigel, et à l’aile droite par le feldmaréchal Benedek qui, resté maître de Pozzolengo jusqu’à une heure avancée de la nuit, protégea la marche rétrograde des comtes Stadion et Clam-Gallas, dans laquelle se comportèrent très-honorablement les brigades Koller et Gaal et le régiment Reischach. Sous la conduite du prince de Hesse les brigades Brandenstein et Wussin s’étaient dirigées sur Volta, d’où elles facilitèrent le passage du Mincio à l’artillerie par Borghetto et Valeggio.

Les soldats autrichiens errants sont rassemblés et emmenés à Valeggio ; les routes sont couvertes soit de bagages appartenant aux différents corps, soit d’équipages de ponts et de réserves d’artillerie, qui se pressent et se culbutent pour atteindre au plus vite le défilé de Valeggio ; le matériel du train est sauvé par la construction rapide de ponts volants. Les premiers convois, composés d’hommes légèrement blessés, commençaient en même temps à entrer dans Villafranca, les soldats plus grièvement atteints leur succédèrent, et pendant toute la durée