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par une première blessure, et qui continuent à marcher en avant jusqu’à ce que de nouveau atteints ils soient jetés à terre et mis hors d’état de poursuivre la lutte, tandis qu’ailleurs au contraire des bataillons entiers exposés au feu le plus meurtrier doivent attendre immobiles l’ordre d’avancer, et sont forcés de rester spectateurs tranquilles, mais bouillants d’impatience, d’un combat qui les décime.


Les Sardes défendent et attaquent dans des engagements et par des assauts, répétés depuis le matin jusqu’au soir, les mamelons de San Martino, du Roccolo, de la Madonna della Scoperta, lesquels sont pris et repris cinq et six fois de suite, et ils finissent par demeurer maîtres de Pozzolengo, quoique agissant par divisions, successivement et avec peu d’ensemble. Leurs généraux Mollard, de La Marmora, Della Rocca, Durando, Fanti, Cialdini, Cucchiari, de Sonnaz, avec les officiers de toutes armes et de tous grades, secondent les efforts de leur roi, sous les yeux duquel sont blessés les généraux Perrier, Cerale et Arnoldi.

Dans l’armée française, après les maréchaux et les généraux de division, comment ne pas mentionner la part glorieuse qui revient aussi à ces vaillants généraux de brigade et à tous ces brillants colonels, à tant de courageux commandants et de braves capitaines, qui ont contribué si efficacement au résultat final de cette grande journée ? Et certes, il y avait de la gloire à combattre et