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Cavriana, malgré la résistance acharnée et les retours offensifs des jeunes officiers allemands qui ramènent à diverses reprises leurs détachements au combat.

Les voltigeurs du général Manèque regarnissent, au moyen de celles des grenadiers, leurs gibernes épuisées, mais bientôt, de nouveau à bout de munitions, ils se lancent à la baïonnette sur les hauteurs entre Solférino et Cavriana et, quoique luttant contre des forces considérables, ils s’emparent de ces positions avec l’aide du brave général Mellinet.

Rebecco tombe au pouvoir des Alliés, puis retombe entre les mains des Autrichiens, pour être de nouveau enlevé, puis ressaisi, et demeurer en définitive en possession du général Renault.

À l’attaque du mont Fontana les tirailleurs algériens sont décimés, leurs colonels Laure et Herment sont tués, leurs officiers succombent en grand nombre, ce qui redouble leur fureur : ils s’excitent à venger leur mort et se précipitent, avec la rage de l’Africain et le fanatisme du Musulman, sur leurs ennemis qu’ils massacrent avec frénésie sans trêve ni relâche et comme des tigres altérés de sang.

Les Croates se jettent à terre, se cachent dans les fossés, laissant approcher leurs adversaires, puis se relevant subitement ils les tuent à bout portant.

À San Martino, un officier de bersagliers, le capitaine Pallavicini est blessé, ses soldats le reçoivent dans leurs bras, ils le portent et le déposent dans une chapelle où il