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de la bataille, il comprend cependant que c’est le centre des troupes alliées que les Autrichiens cherchent à enfoncer, pour ralentir et arrêter les attaques contre Solférino, que sa position admirable va rendre le point capital de la bataille ; il devine les efforts de l’empereur des Français pour relier les différents corps de son armée, afin que ceux-ci puissent se soutenir et s’appuyer mutuellement.

L’empereur Napoléon, avec un coup d’œil également prompt et habile, voyant que les troupes autrichiennes manquent d’une direction d’ensemble forte et homogène, ordonne aux corps d’armée Baraguey d’Hilliers et de Mac-Mahon, puis bientôt à sa garde commandée par le brave maréchal Regnaud de Saint-Jean d’Angely, d’attaquer simultanément les retranchements de Solférino et de San Cassiano, et d’enfoncer ainsi le centre ennemi composé des corps d’armée Stadion, Clam-Gallas et Zobel, qui ne viennent que successivement défendre ces positions si importantes.

À San Martino, le valeureux et intrépide feldmaréchal Benedek, avec une partie seulement de la seconde armée autrichienne, tient tête, toute la journée, à l’armée sarde luttant héroïquement sous les ordres de son roi qui l’électrise par sa présence.

L’aile droite de l’armée alliée, composée des corps commandés par le général Niel et le maréchal Canrobert, résiste avec une énergie indomptable à la première armée allemande, commandée par le comte Wimpffen, mais dont